« L’année entamée, sur mon cheval doré, j’invente une expression écornée, pour ce bilan présenter. » ( ꒪Д꒪)ノ
Je n’ai jamais été un grand amateur des bilans de l’année. C’est qu’ils se résument, trop souvent, à étaler le tapis rouge sur le tapis rouge déjà sale des stars de l’année, qui pattassent là depuis des mois, et ont, à force de défiler à la vue du public, sali l’endroit comme l’envers, montant le tapis, à chaque citation, et puis le redescendant, posant pour la photo à chaque récompense, profil gauche pour le meilleur scénario, deux-tiers droit pour la meilleure musique. Ne se serrant que très occasionnellement pour faire place au talent étranger, nominé-là parce qu’il apporte un vent de fraîcheur, mais aussi pour ne pas donner l’impression, tous pairs qu’ils sont, de se nominer les uns les autres. On sait desquels on parle, on y pense tous, on ne peut qu’y penser.
A titre personnel, il n’est néanmoins pas complètement inintéressant de se contraindre à l’exercice, d’oser arpenter les journées d’hier, de faire un plongeon dans le soi d’avant-hier, à l’augure de l’année fraîche, pour faire le tri, en dresser le tableau, pourquoi pas en tirer quelques conclusions, pas assez de ci, trop de ça. A la lecture de mon bilan de l’année 2015, je réalise combien il y a un an j’avais eu la chose facile, une liste exubérante de jeux parmi lesquels choisir, de styles et d’époques différents de surcroît. Je n’eus qu’à leur trouver des catégories un peu corniauds, comme je m’apprête à faire, et à en élire quelques uns, Life is Strange (2015) en tête de proue. En comparaison, cette année 2016 fut bien moins fertile, voire par moment tout à fait lancinante, mes immersions ludiques ayant souffert, comme moi, d’événements dramatiques, sociétaux et puis personnels. Subnautica s’est fait l’écho de ma souffrance. J’ai donc, plus que je ne l’aurais voulu, omis de jouer.
Évacuons, de suite, le principe qu’un bilan de l’année ne doit reposer que sur les jeux sortis au cours de cette année. Je n’en fait que trop peu, de toute façon, pour pouvoir me livrer à l’exercice, sachant qu’à ce petit jeu Final Fantasy XV en sortirait vainqueur, ce qui veut tout dire et ne rien dire à la fois. Je me suis donc attaché à grouper les jeux par tendance, par esprit, le contexte de leur réalisation primant, à mon sens, comme toujours, sur leur date de sortie.
(Au dessus : du blabla
– en dessous : les jeux.)
Commençons avec les gros morceaux, avec des « jeux qui n’en finissent pas ». J’ai passé un temps certain, en 2016, à jouer en ligne, pour ainsi dire la tête dans les étoiles. Aux habituels coupables que furent PlanetSide 2 (2012) et World of Tanks (2010) (sur lesquels je n’ai jamais écrit quoi que ce soit, ironiquement, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé) se sont ajoutés Tree of Savior (2016) et Skyforge (2015), deux MMORPG respectivement coréen et russe. Deux jeux à l’opposé du spectre qui méritaient certainement le coup d’œil, mais qui ne me laisseront pas un souvenir impérissable.
Face à ces géants de papier, des « jeux courts mais brillants » à la variété rafraîchissante, parmi lesquels figurent Firewatch (2016), Her Story (2015), SUPERHOT (2016), Rogue Legacy (2013), The Vanishing of Ethan Carter (2014), Inside (2016) et Sunless Sea (2015). Sunless Sea, sans doute le moins connu, aurait mérité que j’y revienne, et à son élégante bizarrerie – peut-être au travers de sa récente extension. Une bizarrerie et une audace de jeux qui décidément font du bien. Il fut un temps en fragrances éphémères, confinées à des Xbox Live et des PSN à peine visibles, en discrète opposition à l’omniprésence des blockbusters, mais qui aujourd’hui font partie d’un paysage qu’ils participent à écrire ou à remanier. Des jeux, en l’occurrence, aux styles très distincts, laissant une place exacerbée à l’histoire (Her Story, Firewatch, Ethan Carter), à l’ambiance (Inside, Sunless Sea) ou à un gameplay incisive (SUPERHOT, Rogue Legacy). Ma préférence allant, de peu, à Firewatch, qui fête en ce début d’année le million d’exemplaires vendus.
Les « jeux de rôle » ont été les grands oubliés de 2016. Ni No Kuni (2013), Atelier Iris: Eternal Mana (2004), Final Fantasy XIII-2 (2012), Shin Megami Tensei (1992) et Final Fantasy XV (2016) rattrapent le coup, de façon a minima sympathique, pour les trois premiers d’entre-eux en tout cas. Shin Megami Tensei, cet ancêtre, est un jeu qui s’est avéré marquant, subversif, fascinant, mais pas toujours pour les bonnes raisons (en lire la rétrospective de ce côté). Final Fantasy XV, quant à lui, fut enthousiasmant, en dépit de ses travers et, dirais-je, de la négativité ambiante de personnes ne sachant exister qu’à travers les sarcasmes et la morosité. Aisément un de mes jeux favoris pour cette année-là.
J’ignore s’il eut fallut ajouter, à cette liste, Nier (2010) et Parasite Eve (1998). Deux titres que j’espérais faire depuis quelque temps, qui battissent avec intérêt sur des formules déjà familières (aventure à la Zelda pour l’un, structure à la Resident Evil pour l’autre). Nier n’est pas sans problèmes, de rythme notamment, mais la somme de ses qualités rattrape le coup. Parasite Eve, quant à lui, dans tout son côté dérangeant, m’a rendu captif.
2016, ça aura, enfin, été l’année de la Playstation 4. Fraîchement acquise début décembre, avec quelques 6 millions d’autres, et puis déjà lancé sur Final Fantasy XV, que j’ai énormément apprécié, avant d’enchainer sur Uncharted 4, qui au contraire fut l’objet de mes soupirs. Acquérir une nouvelle console, ça ouvre certainement des perspectives, ça procure des envies, on se trouve à bricoler des plans, il y aura ça, et puis ça, oh et sans oublier ça. Noël et les soldes sont passés par là. On se trouverait presque à accumuler les jeux de peur qu’ils ne disparaissent à tout jamais, pour être sûr de les savoir là, à portée de main. Drôles d’obsessions, mais on se soigne, heureux quand même de faire à nouveau partie.
J’ajouterai, pour finir l’année, toujours en matière ludique, l’arrivée in extremis du nouveau site de HautBasGaucheDroite, accessible depuis le 27 décembre. Il m’arrivera d’apporter ma pierre au bel édifice, qui je l’espère s’épanouira tout au long de 2017.
Pour finir, et parce qu’il n’y a pas que les jeux vidéo dans la vie, de très jolies séries furent vues, et mêmes regardées, en 2016. Sans toutes les citer : Sense8 (2015), Westworld (2016), Orphan Black (2013), Strangers Things (2016), The Americans (2013), House of Cards (2013), The Good Wife (2009) et Fargo (2014) restent dans les mémoires. Fargo étant encore à ce jour une de mes séries favorites ; hâte, donc, d’en disputer avec la troisième saison !
Si tant est que la valeur symbolique du changement d’année vous parle suffisamment, et vous incite, peut-être, à changer des choses, pensez à être curieux, à forcer l’optimisme, en ces temps froids et moroses. Ce début d’année promet certainement en matière de jeu. Puisqu’il n’y a pas à s’en faire de ce côté-ci, il ne vous reste donc plus qu’à vous assurer être en bonne santé. A tous ceux qui jouent et ceux qui ne jouent pas, donc : une excellente année 2017 !
Note :
- L’image de garde est un montage réalisé à partir des cartes de vœux de développeurs de jeux. Les retrouver ici.
1 pensée sur “Bilan de mon année 2016”
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