Vous entrez dans le bar. L’intérieur, pas très large mais tout en longueur, se dévoile sous vos yeux. A votre droite, le long du mur, table et chaises accueillent voyageurs assoiffés et curieux de passage. A votre gauche se tient une grand table, plus cossue, au bois plus charnu, sans doute à l’attention des groupes plus fortunés. A quelques mètres de cette table, et le long du mur de gauche, s’étale un long bar en bois ocre, visiblement bien entretenu. Un grand bonhomme, pas très large, se tient derrière. Par ici on l’appelle Johnny. Il semble occupé à passer la serpillière en maugréant. Mais à votre vue il s’interrompt ; et de la main vous fait signe d’approcher.
Ah. Vous n’arrivez pas au meilleur moment. Quelques déboires avec un client. Un ancien client, du coup. Qui croit qu’on peut venir dans mon établissement et faire de la casse. Oh non, pas ici monsieur. Moi j’ai déjà suffisamment à faire pour pas avoir à me coltiner de la mauvaise humeur par dessus le marché. Rah. Excusez. Je blablate, je blablate, et je vous oublie. Alors, ça sera quoi pour vous ? Comment ? Si j’ai entendu parler de trucs qui pourraient vous intéresser ? Ah, je vois. Vous êtes du genre curieux, vous. Préférez les messes basses à la boisson. Ah mais vous en faites pas : y a pas de mal à être un brin curieux. Et contrairement à la boisson, c’est gratuit !
Bon. Je sais pas si je vais pouvoir vous en dire long. Pas été une semaine facile. Mais dernièrement j’ai bien entendu parler d’un jeu s’appelant « Wolfenstein the New Order ». Ce truc, ça se passe pendant la seconde guerre mondiale. Hitler, les nazis : tout le toutime est là. Sauf que l’astuce, là, c’est qu’ils gagnent les cons ! Et qu’en plus ils sont super avancés technologiquement. Voyez ? C’est le gros bazar quoi. Du coup le héros, qui d’abord il s’est fait botter le cul, il y retourne une deuxième fois histoire de tuer le gros méchant. Il a un visage pas banal, le méchant. Inquiétant et tout. Ajoutez à ça des histoires un peu cons d’amnésie et de jolie fille. Pas de fesses par contre, hein. C’est pas du James Bond. Y en faut pour tout le monde je suppose. ‘fin voilà, pour le topo, ça tire partout et les méchants sont vraiment méchants. Ça vous plaira ptet.
On m’a aussi parlé d’un bouc qui résout des puzzles. Celle-là, j’avoue, je l’ai d’abord mis sur le compte de la binouze. Mais on m’a assuré que c’était vrai, que ça existe. Paraîtrait que ça s’appelle « Escape Gote ». Ou « Escape Goat ». Un truc du genre. Et le bouc, dans tout ça, il déjoue des pièges, fait équipe avec une souris et sauve des moutons. Ça s’invente pas. Comment ? Si c’est bien ? Ma foi, paraît que c’est pas trop mal, dans le genre mise en bouche. Mais vous savez, moi tout ce qu’est puzzle… Déjà que j’ai du mal à faire mes mots croisés.
Alors, là, je vais essayer de pas vous perdre. Dans le jeu dont je m’apprête à parler, on joue un mec qui s’appelle Stanley. Mais y a pas vraiment de narration en fait. La voix elle dit que ce qu’on fait, un peu comme dans les films quoi, mais vous êtes pas obligés de le faire. Genre la voix elle dit vous prenez la porte de gauche, mais si vous voulez vous pouvez aller à droite. Je sais, même moi je suis pas sûr d’avoir compris. Mais l’idée en gros c’est de voir si vous voulez faire ou pas ce qu’on vous dit. Et vous pouvez réessayer autant de fois que vous voulez. Après c’est assez bavard, donc faut aimer quoi. Le nom du jeu ? Oh, vrai ça, j’ai failli oublier. C’est « The Stanley Parable ».
A côté de ça on m’a parlé d’histoires de mitrailleuses qui tronçonnent et de locustes je-sais-pas-quoi. J’ai pas trop suivi j’avoue.
‘fin voilà. En gros, quoi. Vous aurez qu’à revenir quand vous voudrez en savoir plus. Oubliez pas de payer en partant, hein.
1 pensée sur “Brèves de comptoir (14 décembre 2015)”