Ça tient sûrement à Rise of the Tomb Raider, sorti il y a une dizaine de jour, mais je me suis senti l’envie d’un Tomb Raider. D’un Tomb Raider, spécifiquement. En toute franchise, j’en ai senti poindre le besoin bien avant ça. Espérant par là-même répliquer certains des sentiments ressentis au cours de Tomb Raider: Underworld (2008) et Tomb Raider (2013). Ayant en ma possession la Tomb Raider Collection sur Xbox 360, je me suis donc à nouveau lancé dans Underworld. En totale opposition avec mon programme de cette fin d’année. Je m’en moque : j’en avais envie. Caprice de gamin auquel je cédais bien volontiers. Je m’amuse, je me détends. Imaginez la scène.
Impressionnant détour dans Hotline Miami. Violence chorégraphiée, urgence créée par le score, exécution qui demande à être parfaite, scénario ambigu. Aucune motivation autre que le « niveau » suivant, mais je m’exécute. Je m’amuse même. De mes échecs, déjà ; de l’absurdité de la chose en général, également : temps de réaction de l’IA, scripts qui diffèrent d’un essai sur l’autre. On cherche à me piéger, à me prendre au dépourvu. Je suis tellement obsédé par l’exercice en lui-même – appel téléphonique, nouvel endroit, nouveaux ennemis, nouveau masque, nouvelles armes – que j’oublie de me poser certaines questions ; de m’inquiéter, par exemple, du fait que le jeu ne m’explique rien, ne justifie en rien ce que je fais. Je plaide que mon personnage est fou, en attendant de voir. Mais rien ne vient, parce que c’est ça, au final, Hotline Miami : une violence absurde qui n’a d’autre d’objet qu’elle-même. Il n’y a personne à sauver, rien à comprendre. Est-ce que j’aime tuer des gens ? Non. Devrais-je me sentir coupable de ne pas avoir été si perturbé que ça ? Je l’ignore. Mais je me pose parfois la question, en plus de ne pas courir après les jeux qui en font l’apologie. Si je ne suis pas sain d’esprit, je me soigne. A défaut de participer à la discussion.
L’ironie étant : j’ai bien terminé Hotline Miami juste avant de céder à Tomb Raider: Underworld, que j’apprécie pour sa tranquillité et l’absence, en grande partie, de violence. A cela, s’ajoute le 13 novembre, et l’hystérie politique qui s’en est suivie. Tout s’imbrique, hein ? Tout fait sens.
Autre jeu, différent au revoir : j’en ai fini avec Tokyo Jungle. Pour le moment du moins. L’histoire qui se clôt de manière un peu triste. Je le regrette. Mais j’en ai tiré énormément, de ce jeu là. Ma surprise est, encore à ce jour, totale. Qu’un jeu comme celui-ci existe. Que j’ai l’ai pris. Que j’y ai joué. Pour cette raison bien précise, je me devine déjà, d’ici quelques années, le rappeler à ma mémoire et me dire : « Tokyo Jungle ? C’était quelque chose ce jeu. » Ça, c’était définitivement quelque chose.