Le 25 décembre s’approche. S’achemine, avec lui, la promesse des congés d’hiver attendus ; que je me figure comme la promesse de jours tranquilles, après une année éprouvante.
Pour l’heure, je passe des moments agréables dans Luigi’s Mansion 3, qui convie toujours la même insouciance. J’évolue sans pression, avec peu d’efforts, au travers l’immeuble fantomatique. Et me laisse happer, à chaque nouvel étage, par un univers différent, des paysages de vacance contradictoires, qui disparaissent comme du sable au vent, sous les coups d’aspirateur exaltés.
Tandis que je regarde Luigi évoluer, mon esprit se ballade. Je sens, dans un coin de ma tête, s’organiser une envie de grignoter. Avec l’approche de la fin d’année vient un manque, similaire au goût d’une sucrerie, ou à l’odeur d’un fruit, qu’on aurait mangé chaque année à la même date. L’idée grandit et s’organise doucement. J’imagine déjà, au gré d’une journée, les jeux se succéder avec opulence ; être capricieux ; traverser les vitrines des univers variés ; gouter chaque met sans forcément y rester ; pour mieux passer au suivant avec allegresse.
Cette idée d’être, durement un bref moment de l’année, capricieux, changeant, impulsif, inconstant, gâté, me réconforte. En prenant de l’âge, ma façon de jouer a évolué à l’extrême opposé de tout cela. Mon expérience de jeux est désormais si raisonnée, prévue, sobre et organisée. J’achète peu de jeux, et essentiellement des productions que je sais pouvoir apprécier. Faire un caprice de gamin, à l’endroit des fêtes, me rajeunit, parce que cela me ramène à cette époque ou je jouais beaucoup, à tout, et pour ainsi dire tout le temps. Une passion qui était ardente, qui prenait toute la place, mais qui m’a aussi gardé à quai. Désormais, un bon souvenir, que je prévois de me remémorer cigare au bec, cloué dans le fauteuil, dans l’ivresse des jeux qui se succèdent.