Chroniques, Le 17

Le presque 17 : je xenosegue

Ca y est. Après une dure préparation visant à me mettre en condition, autant physiquement que mentalement, je suis dans l’espace. Le point de départ ? La Playstation 2, comme évoqué le mois passé. Console si proche et lieu si lointain à la fois . Le titre ? Un RPG de Monolith Soft sorti en 2006, lequel vient tardivement conclure la trilogie Xenosaga, à savoir Xenosaga III : Also sprach Zarathustra. Le jeu n’est d’ailleurs jamais sorti en Europe. L’ayant acquis il y a quelques années à peine en version étatsunienne, il a arboré ma ludothèque depuis, sans jamais cesser de m’impressionner. C’est donc avec une fougue timide que je me suis lancé.

Shion, Miyuki, Canaan, sont parmi les visages familiers qu’il m’est très tôt donné de retrouver. Les prémices du jeu les situent en pleine mission pour récupérer des informations. Le reste est, à ce stade, confus, l’urgence prenant pas le pas sur les explications. Sitôt finie, le scène laisse place à un brusque moment de calme. Un paysage de bord de mer, baigné de lumière, inonde l’écran. Le sable et les vagues chatoient. La narration, comme à l’arrêt, m’invite à prendre le temps, à essayer de me rappeler. A lire. La base de données, une sucrerie douce-amer, propose en effet des pages et des pages de lecture. Une vaste encyclopédie, qui résume tout de la trame passée et s’enrichit de l’actuelle. L’épaisseur de l’ouvrage, forcément, donne le vertige. A moins que ça ne soit le soleil…

Lire m’est pourtant impératif pour rafraîchir ma mémoire endolorie. De tous les jeux que j’ai faits, Xenosaga et Xenosaga II me sont restés parmi les plus indicibles. Je garde de tous deux une très bonne impression – du premier en particulier, dont le jeu de cartes m’a indescriptiblement marqué. Mais, bien que leur traversée ne soit pas des plus lointaines (2013 pour Xenosaga 2), il ne demeure aujourd’hui que quelques éléments qui surnagent. Mon souvenir le plus exact étant la scène d’entrée du premier. Au delà de cela, le reste est teinté de flou, d’images arrêtées et d’impressions qu’il me serait impossible de conter.

L’univers et la narration de la série Xenosaga ne sont, il est vrai, pas des plus simples à appréhender. Différents principes philosophique et théologiques s’y côtoient. Les personnages, qui jouent leur rôle de vecteur, ont par chance des motivations et des convictions plus faciles à analyser. Xenosaga 3 démontre, dès ses débuts, une maîtrise narrative intrigante, qui voit les différents partis concernés avancer leurs pions. La menace des Gnosis est toujours là, mais ce sont les hommes qu’il faut plus surement redouter. Les combats sont, après quatre-cinq heures de jeu, assez peu. Ce qui fait montre d’un fort parti-pris narratif.

A un point donné, dans les premières heures de jeu, je retrouve Shion dans une chambre d’hôtel. L’atmosphère, futuriste, voit les lignes nettes dessiner un lieu épuré. Des lumières contrastées, tantôt chaudes, tantôt froides, irriguent la pièce. On distingue la ville par la fenêtre, en contrepoint. L’instant, familier, simple, presque nostalgique, tranche avec une narration qui laisse déjà deviner des évènements d’amplitude. Shion, elle-même, est rongée par le doute. Une incertitude qui se sent également dans les dialogues connexes des différents habitants, qui espèrent, malgré les échos, que tout ira pour le mieux. Ces instants de début d’aventure sont d’autant plus précieux qu’ils sont fébriles, voués à disparaître.

Xenosaga III : Also sprach Zarathustra a encore beaucoup à montrer. Mais ce que j’y vois – la direction artistique, les bases de la narration, les personnages familiers – m’invite déjà à poursuivre cette aventure nécessairement dantesque.

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