Chroniques, Le 17

Le presque 17 : réunion de chantier

Cela me travaillait depuis quelque temps. Les coups de fatigue en journée, la somnolence d’après-repas, généralement associés à des pulsions sucrées. Je connaissais les effets potentiellement délétères du sucre sur le métabolisme, mais je ne l’avais, jusque-là, jamais aussi durement remis en question. Je considérais, au contraire, cet aspect de ma gourmandise comme étant normal, admis et pourquoi pas acceptable. Une validation d’abord sociétale, à laquelle l’industrie alimentaire a contribué, à grand renfort de marques, d’encouragement et de slogans accrocheurs.

Las, après des années de gloutonnerie, à consommer biscuits, chocolat, desserts excessifs, et autres produits transformés riches en sucre, j’ai donc décidé de mettre fin au contrat. Les remplaçant graduellement par d’autres aliments : muesli, fruits frais ou secs, chocolat noir, laitage, pains au lait sans sucre (maison !). Un choix compliqué, et de nouvelles habitudes à créer, mais qui trouvent déjà leur bénéfice : je ne ressentais déjà plus de coup de fatigue après une semaine.

Par voie d’appel d’air, je me suis retrouvé, dans le même temps, à contempler ma liste de jeux. En particulier tous ces titres gratuits, donnés comme des sucreries sur un coin de rue, et qui s’accumulent dans des sacs, à l’abri des regards. Des jeux offerts, bradés, en bundle, ou bien en pack, qui encouragent la gloutonnerie, et s’intègrent pleinement dans la profusion de jeux actuelle, que j’ai encore du mal à accepter. Je regarde au mieux ce phénomène avec suspicion, quand il ne me désintéresse pas tout à fait. Je lui reconnais néanmoins un effet bénéfique, à rebrousse chemin des systèmes d’algorithme et de recommandations : celui de mettre sur votre chemin une production qui n’avait pas prévu d’être là.

A côté de ça, les activités organisées autour de Trente en Jeux, l’association que j’ai créée, et le travail de préparation que je m’impose de faire, ont contribué à ressortir du placard mon intérêt sur des productions de qualité, parfois omises. Mais également à contraindre un travail de réflexion de fond sur ce qu’est un jeu vidéo, et comment le résumer. Je me documente en effet sur les jeux que je prévois de mettre en avant, afin de rédiger des fiches synthétique accessibles. Ce qui soulève une question encore mal résolue : celle du langage vidéoludique. Ou comment parler jeu vidéo sans utiliser pléthore d’acronyme, d’anglicisme et de termes techniques complètement opaques. Pour mieux partager, et pourquoi pas mieux s’en nourrir.

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