Chroniques, Le 17

Le 17 : je me console en écrans

L’épuisement des dernières semaines et une certaine précarité mentale ont laissé place à une pathologie claire et précise : trois jours de maux de ventre, maux de têtes, douleurs intercostales, en symptômes sporadiques d’un mal éphémère.

Assis dans le canapé, harnaché par quelques coussins, je me saisis de ma Playstation Portable dans un geste mécanique et la sors de sa veille une énième fois. The Legend of Heroes : Trails in the Sky se lance, plus ou moins approximativement, à la lecture de l’UMD, dans un concert de « Djjj » et « Pzzz ». Je poursuis l’aventure, fourvoyé par la fatigué, mais avec l’entrain de la curiosité. A vrai dire, je ne me vois pas faire autre chose. Allumer la console, jouer un peu. Interrompre la partie et me reposer quelques minutes. Jouer à nouveau. Je pourrais bien faire ça toute la journée.

Il m’arrive parfois de repenser, dans ces moments de brève maladie, à un moment similaire de mai 2014. Un moment dont je m’étais « sorti » en jouant à Lunar Silver Star Story. J’écrivais alors : « Sous le charme désuet d’un jeu oscillant avec intérêt entre humour et drame, j’en oubliais la douleur et l’abattement, rescapé que j’étais par cet univers consolatoire, arraché à mon corps en pagaille. » (Tiré de : Rattraper le temps perdu) Tant de choses ont changé depuis : mon domicile, la couleur de mon fauteuil, les circonstances de mon quotidien, mon âge… Les jeux vidéo, aussi, ne sont plus les mêmes. Il demeure, malgré tout, cette sensation de revivre ce moment à l’identique. Celui d’un gamin dans sa vingtaine, malade, fiévreux, courbaturé. Qui penche trop fort la tête sur son écran pour mieux voir, et mieux vivre, les aventures d’une bande de héros improvisés.

Fort heureusement, les averses ne durent jamais. Le soleil finit toujours par revenir, et avec lui l’envie de sortir, de faire, de bouger. Ces quelques jours sur une île, à discuter avec Joshua et Estelle, étaient une parenthèse douce-délicate. Mais une autre histoire m’attend désormais. Une belle histoire. Faite de trajets en voitures, de papiers à classer, de placards à ranger, et de cuisine à faire. Composée d’un enfant à porter, et d’une conjointe à épauler. Fi des mals microbiens ! ( : en attendant le prochain virus.)

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